Le titre ÊTRE EN PUBLIC occupe mon esprit depuis de longues années.
Le verbe être est à la base de mon activité de comédienne, metteuse en scène ou encore de formatrice-enseignante.
Après de nombreuses années d'expérience j'ai pu constater la puissance de ce verbe sur les différents publics avec qui j'ai pu travailler, comédiens, musiciens, chanteurs, particuliers jeunes et moins jeunes, venus se perfectionner dans l'art de jouer sur scène ou de prendre la parole en public.
Avant cela, je l'avais surtout constater sur moi, suite à une formation personnelle auprès de l'organisme PRH ( Personnalités et Relations humaines ), dont la première session "Qui suis-je ? ", propose toute une exploration existentielle approfondie, à la quête des mots qui donnent du sens aux multiples sensations éprouvées par soi et les autres.
C'était en 1998 et cet enseignement a grandement contribué à influencer ma pratique professionnelle. Les personnes et personnages ne sont pas si éloignés. Comprendre la mécanique complexe d'un individu, réel ou fictif, est la garantie d'un travail cohérent.
Voyons comment :
Au-delà de l'interprétation ou de l'expression orale, c'est bel et bien l'art d'être en public qui est à la base de la présence.
Le corps se conjugue au verbe être et au présent, pour tous les comédiens qui privilégient une interprétation sensible et vivante.
Mettre en scène consiste à donner aux comédiens des indications qui passent par le verbe être afin de les amener à exprimer des émotions en lien avec des mises en situations vivantes et concrètes.
Et en tant que formatrice et enseignante passer par le verbe être, est la garantie de faire vivre une transformation, qui ne passe pas par la fabrication.
Explications :
Le corps est fait de ses mémoires sensorielles et affectives, c’est-à-dire de ce qu'il a vu, touché, gouté, entendu, ressenti, éprouvé… Les mots et en particulier " Je suis…" sont des stimuli qui réveillent automatiquement cette mémoire, libérant une énergie, des mouvements et des émotions en lien avec les situations à jouer.
C'est ce qu'avait très bien compris Stanislavski qui révolutionna le jeu théâtral en invitant ses comédiens à faire appel à leurs mémoires sensorielles et affectives afin que leur jeu semble plus vrai. Le cinéma s'est largement emparé de cette technique, en premier lieu l'Actor studio.
Mais qu'est-ce qui se passe dans le corps quand je me dis " je suis…" ?
Ce "je suis" semble opérer comme une clé magique stimulant nos cellules qui instantanément s'adaptent à une nouvelle réalité physique. Cette injonction volontaire agit comme une réalité pour le cerveau, pour peu que la personne y croit.
Les neurosciences expliquent très bien cette fonction cérébrale et le pouvoir que nous avons sur notre corps. Et les jeux d'enfants et les performances les plus folles sont le fruit de cette croyance en soi et en nos objectifs.
Pour ma part, je suis toujours fascinée par l'efficacité de cette porte d'entrée pour explorer tout ce que le corps peut exprimer et interpréter à partir de cette simple phrase " Je suis…". Ce qui me fait dire que " Faire le pari de l'être c'est s'engager sur la voie de la grâce ".
Mais avant d'arriver à la grâce, encore faut-il faire usage des bons mots. Car si le verbe être est très puissant, il l'est avec les mots qui l'accompagnent. Et nous constatons tous que notre mental, avec ses idées qui naviguent en lui peuvent nous emporter vers des chemins très sombres...
De plus "être" n'est pas qu'un verbe, c'est aussi un nom," l'être", et là c'est une autre histoire…
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